Pour fonctionner nos cellules ont besoin d’énergie. Ce sont les mitochondries, véritables centrales énergétiques, qui la produisent sous forme d’ATP. Pour ce faire, elles utilisent des substrats produits soit à partir du glucose (issu de notre alimentation) soit à partir des corps cétoniques (dérivés des acides gras libérés au cours de la lipolyse) formés par notre foie lorsque la quantité de glucose dans notre organisme est faible.
Dans cet article nous expliquerons comment atteindre cet état de cétogènese et ce qu’est la flexibilité métabolique. Il nous permettra de comprendre pourquoi nous devons contrôler notre apport en sucre (le limiter sans le bannir).
1. La cétogènese :
Le glucose est la source énergétique par défaut de notre organisme. Il provient de notre alimentation et peut être stocké (lorsqu’il est en excès) sous forme de glycogène au sein des cellules des muscles et du foie, ou sous forme de graisse dans nos adipocytes.
Sans apport de sucre (alimentation), la glycémie diminue, l’organisme commence à puiser dans les réserves de glycogène qui sont épuisées en 24h environ.
Notre organisme bascule donc vers l’utilisation de la graisse comme source énergétique. C’est la cétogènese.[1]
Tout commence par la lipolyse, le foie transforme les graisses stockées (triglycérides) en acides gras. Ces derniers sont, à leur tour, transformés en acetyl-Coa (substrat utilisé par nos mitochondries dans le cycle de Krebs pour produire de l’ATP) à travers un procédé connu sous le nom de beta-oxydation.
En parallèle, selon les apports alimentaires et en fonction de la diminution de la glycémie, le processus de néoglucogenèse augmente (voie anabolique, c’est la synthèse de glucose à partir de composés non glucidiques comme le pyruvate, le lactate, le glycérol et la plupart des acides aminés).
Cette voie métabolique a pour but de maintenir la glycémie constante, notamment lorsqu’il y a une diminution des apports en glucides. Elle est toujours plus active en période de jeûne et se produit essentiellement au niveau du foie. Certains organes, comme le cerveau ou les globules rouges, ont besoin de glucose pour fonctionner.
En revanche, la néoglucogénèse mobilise les réserves en oxaloacétate (intermédiaire du cycle de Krebs nécessaire à l’utilisation de l’acetyl-Coa) au niveau des cellules hépatiques diminuant sa concentration cellulaire. En résulte un arrêt du cycle de Krebs dans les cellules hépatiques et la formation de corps cétoniques pour recycler les molécules d’acetyl-Coa.
Les corps cétoniques sont transportés dans le sang et utilisés par les cellules des autres tissus de notre organisme (cerveau, coeur, muscle…)
Cette cascade métabolique apparait lorsque nos cellules utilisent les graisses comme source énergétique de base à la place du glucose : c’est la cétogénèse.
Le schéma qui suit représente l’ordre croissant d’utilisation des différentes sources énergétiques par nos cellules.
La cétogénèse présente de nombreux bénéfices pour notre santé :
- Perte de poids, diminution de la masse graisseuse
- Diminution du stress oxidatif
- Meilleur rendement métabolique, plus d’énergie et moins de fatigue
- Diminution des phénomènes inflammatoires
- Meilleure fonction mitochondriale
- Plus d’énergie pour le cerveau et les muscles, moins de fatigue et plus de concentration
Elle s’installe progressivement après 3-4 jours de jeûne intermittent, ou de régime cétogène (faible consommation de sucre : environ 50g/jours) le temps que les réserves de glycogène soient épuisées.
C’est un mécanisme naturel assurant l’apport énergétique du système nerveux central lorsque le taux de glucose est faible car il ne peut pas utiliser directement les acides gras libérés lors de la lipolyse.
En revanche, les études montrent qu’il ne faut pas fonctionner exclusivement dans ce mode et que l’alternance entre les deux voies (glucose/graisse) est nécessaire pour une santé optimale. On parle de flexibilité métabolique.
2. La flexibilité métabolique :
Elle se définit par la capacité de notre organisme à pouvoir alterner efficacement entre les sources énergétiques en fonction de leur disponibilité.
Lorsque nos mitochondries utilisent les corps cétoniques, elles sont plus efficaces, produisent plus d’énergie et génèrent moins de stress oxydatif. Cependant les études montrent que nos mitochondries sont encore plus efficaces lorsqu’elles alternent entre glucose et graisse.
Malheureusement, le sucre est omniprésent dans le modèle alimentaire occidental, notamment dans les produits transformés. Lorsqu’il est présent dans notre organisme, il s’impose comme la source énergétique de base.
Rapidement le sucre peut être trop présent dans notre alimentation. De ce fait les réserves en glycogène sont toujours pleines. Notre organisme n’a donc jamais l’occasion d’utiliser la graisse comme source énergétique. La flexibilité métabolique est perdue.
Ce phénomène explique très souvent les difficultés pour perdre du poids et de la masse graisseuse. Il explique également les difficultés pour se lever le matin, le besoin de manger du sucre régulièrement ou bien des états de fatigue chronique.
Flexibilité métabolique rime avec hautes performances. Comme nous l’avons décrit ci-dessus, notre alimentation ne doit pas être trop riche en sucre, mais l’apport en sucre est nécessaire pour maintenir des fonctions biologiques optimales.
De même, maintenir un état de cétogènese prolongé et intense est néfaste pour notre santé. L’acidocétose est un état biologique atteint dans le cas où aucun sucre n’est ingéré sur de longues périodes (plusieurs semaines), ce qui génère une production trop importante de corps cétoniques. On peut également observer des phénomènes d’insulino-résistance par absence de production d’insuline.
Notre organisme doit maintenir sa flexibilité métabolique pour potentialiser les avantages et minimiser les inconvénients de chaque voie énergétique. C’est ainsi qu’il sera le plus performant.
Chez CELLS nous vous apprendrons à entraîner vos mitochondries pour retrouver une flexibilité métabolique optimale, à devenir céto-adapté (meilleure utilisation des corps cétoniques) et à vous guider dans votre nutrition qui est un paramètre bien plus complexe que vous ne pouvez l’imaginer.